POWERTEAM
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

POWERTEAM

Alliance qui fonctionne comme une famille et unie
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal

 

 rp concours de poussinet

Aller en bas 
AuteurMessage
FEL1NE
Admin
FEL1NE


Messages : 350
Date d'inscription : 22/06/2010

rp   concours de poussinet  Empty
MessageSujet: rp concours de poussinet    rp   concours de poussinet  Icon_minitimeLun 25 Juil - 16:58

Prologue

Le temps importe peu, la durée n’est qu’un paramètre, et la mort une délivrance des contraintes physiques qui nous pèsent depuis si longtemps…
La Terre que j’avais connu dans les contes de mes parents avait depuis longtemps disparu, les vertes contrées n’étaient plus, l’eau était rare, le sol était craquelé et le sable des déserts avançait chaque jours pour recouvrir les ruines de la puissante civilisation humaine… Nous en sommes les derniers représentants, mais pour combien de temps encore ?

Le grand bouleversement s’est passé il y a bien des lunes, c’est ainsi que nous appelons ce cataclysme qui a pour conséquence ce monde aride, morne et sans vie, personne ne sait ce qu’il s’est passé, ou ceux qui le savaient sont depuis longtemps morts… Mort ? Enfin non, pas vraiment… le grand bouleversement a aussi changé les règles, les morts reviennent de l’autre côté, mais ce ne sont pas les êtres aimés que nous chérissions… non, loin de là, ce sont juste des démons que nous devons tous exterminer !

J’appartiens au semblant de gouvernement qui s’est instauré ici, à Hadelford, une cité fortifiée que les démons essayent de détruire depuis bien longtemps… la détruire, ou bien en dévorer les habitants.
C’est étrange, peut-être que les démons sont la punition de l’humanité, un châtiment divin pour avoir osé défier les étoiles ?

Dernièrement il s’est passé des choses dans le ciel étoilé, d’imposants débris de fer sont tombés dans la plaine, au delà de l’horizon… mais il y a quelques semaines,… un plus gros est descendu du ciel, droit sur nous, mais avant qu’il ne percute les bâtiments de la zone Est, il s’est subitement arrêté, suspendu au sol… de puissantes lumières se sont allumées et j’ai bien cru ma dernière heure venue ! Cela m’a fait pensé un peu à ce vieux film que les fouineurs ont déterrés il y a deux mois, une vieille bobine contant l’histoire d’un petit alien avec un doigt qui brille très fort quand il le souhaite…

Mais ce n’était pas des aliens, ça j’en suis certain ! Je suis prêt à jurer que j’ai même vu un visage humain à l’intérieur de ce tas de fer volant… mais je ne saurais rien dire, au risque de me faire bruler vif par l’inquisition de la ville, ces fanatiques croient au retour de l’ordre mondial, au début on avait juste désignés des gens pour éradiquer les goules et les infectés qui nous minaient de l’intérieur, mais il faut croire que tous les carnages auxquels ils ont assistés ont du leur monter à la tête… je n’ai jamais vu une pareille ferveur religieuse, ils ont proclamés que l’objet de fer venu du ciel était un signe du grand retour de l’humanité ! J’avais envie de les croire, mais je restait sceptique… et puis au fil des jours, comme ils ne revinrent pas, nous sommes retournés à nos occupations habituelles : ce n’est pas le travail qui manque pour nous occuper l’esprit… mais si j’avais su plus tôt que ce premier signe était effectivement une bénédiction…

Chapitre 1 : Chaos

-" Veuillez rester calme, l’évacuation est en cours, les personnes du groupe B sont priées de rejoindre la zone de transit…"

La voix du speaker était monotone, elle sonnait comme une berceuse lancinante pour moi… Tout avait si bien commencé pourtant, j’étais pour la première fois de ma vie à l’heure au bureau, mes dossiers étaient bouclés et tout se passait bien… Mais il avait fallu que le maglev soit en retard en fin de journée, une histoire de suicide sur la voie, puis ces mendiants dans la rue qui se jetaient sur les passants, la police était intervenue et plusieurs blessés durent être amenés à l’hôpital central. J’avais déjà entendu parler d’agressions similaires dans les autres villes via les infos, mais je n’avais jamais vu cela de mes yeux… arrivé à mon appartement, au cinquième étage d’un immeuble de récente construction, c’était la panique, mes voisins entassaient des valises un peu partout, ils quittaient… non, ils fuyaient la ville… je n’ai pas compris sur le coups, mais de nature discrète je n’ai rien dit, je me suis juste enfermé dans mon bureau et j’ai regardé les infos… et la, je dois l’avouer ça a été presque irréel, un bandeau rouge et jaune défilait en bas de l’écran avec des mots effrayants « Évacuation Ordonnée, veuillez rejoindre le terminal central dans les plus brefs délais »
Je n’en revenais pas, comment en moins d’une journée tout avait pu basculer ainsi… comme pour me ramener dans la dure réalité, une puissante détonation fit trembler les murs de l’appartement, j’entendis hurler les sirènes d’alerte incendie et les alarmes des voitures, c’était une belle pagaille… Une deuxième détonation retentit, moins puissante cette fois, et j’eus le temps d’apercevoir l’énorme boule de feu orangée qui virait au rouge puis au noir à mesure qu’elle refroidissait dans le ciel derrière les autres immeubles.

On entendait le hurlement lointain et les cris plus proches des habitants, le monde devenait fou… je me suis rapproché des baies vitrées pour mieux contempler les dernières heures de ce monde, si j’avais su que ce serait la dernière fois que je voyais la terre et le ciel…

Chapitre 2 : Désespoir

- "Evacuation ordonnée, veuillez vous rendre au terminal central…"

Un homme parlait dans un mégaphone, il était perché sur la plateforme arrière d’un gros véhicule de manutention antigrav de la protection civile, c’était les derniers modèles produits en série depuis le mois dernier… Comment je pouvais penser à ces détails alors que le monde s’écroulait ? Peut-être parce que je m’attachais encore à la vie que je menais, être ingénieur chez General Motors avait toujours été une satisfaction personnelle, je gagnais bien ma vie, j’atteignais doucement les hautes strates sociales… et voilà que tout s’écroulait…

Un bruit de crissement métallique retentit dans la rue, et cela semblait se rapprocher rapidement… un blindé chenillé apparu et vira abruptement au coin de l’immeuble d’en face et s’immobiliser en travers du large trottoir, les gens courraient dans tous les sens, un homme trainant sa fille par la main s’approcha du véhicule en hurlant, je ne comprenait pas bien ce qu’il disait, mais ça n’avait plus d’importance, quelque chose clochait… entre tous ces gens qui couraient, il y avait une masse plus compacte qui avançait au pas de l’autre côté de la rue, je n’aurais jamais du les regarder plus attentivement… ils étaient si horribles, certains se trainaient sur le sol, laissant des marques sanglantes sur le béton, d’autres étaient atrocement mutilés, tous étaient différents, aux habits déchirés en passant par le costume flambant neuf et les uniformes de toutes les professions… mais une chose les réunissait tous, leurs voix qui s’unissaient en un unique et lugubre râle, le spectacle était en même temps horrible à regarder et captivant, comme une fascination morbide et sadique…

Mais quand ils commencèrent à se jeter sur les gens sans défense qui tentaient de leur échapper, s’en fut trop pour moi… et j’aurai pu jurer entendre le déchirement des chairs et la mastication d’une dizaine de mâchoires quant-ils commencèrent leur festin cannibale.

Je ne sais pas trop ce qu’il m’est passé par la tête, mais je m’en suis félicité maintes et maintes fois, j’ai sauté d’un bond sur le coffre dissimulé sous le bureau, mes mains tremblaient quand j’ai composé le code, et j’ai perdu un temps précieux à le taper correctement. Mais quand il s’est ouvert, j’ai été soulagé de saisir la crosse du pistolet MD6 de Messiah Industrie, le contact du métal froid devait me rassurer plus que je ne le pensait car mes mains ne tremblaient plus… j’ai fourragé dans la petite boite de munition en carton et j’ai inséré les cartouches unes à unes dans le chargeur, calmement et en suivant les gestes que j’avais acquis de mon père quand j’étais plus jeune… Une puissante détonation ébranla l’immeuble, suivit d’un sifflement suraigu qui se termina par l’explosion de l’obus tiré depuis un blindé… les saccades d’un fusil mitrailleur se firent entendre, c’était la guerre plus bas, dans la rue…

Quelque chose gratta contre le bois de la porte fermée, des doigts décharnés glissèrent sous le chambranle, essayant de traverser l’obstacle qui menait à sa nourriture… et là, j’ai vraiment cru que j’allais crever, j’étais pris au piège…

Chapitre 3 : Fuir pour vivre

Un puissant projecteur venait d’illuminer toute la pièce, l’éclairage venu de derrière les baies vitrées m’aveuglaient… une voix proche provenant de derrière cette source lumineuse hurla de m’éloigner de la fenêtre, ce que je fit sans broncher… deux soldats démolirent les vitres en sautant dans la pièce et m'attachèrent un harnais, je me suis sentis tiré vers la lumière… et le vide des cinq étages, j’ai essayé de me débattre… un des soldats m’a hurlé de me tenir tranquille, mais comment essayer de rester calme quand on vous pousse dans le vide ? Je me suis agrippé à lui, et il a du le prendre comme une agression car j’ai senti une piqure dans mon bras, l’autre soldat venait de m’injecter une sorte de calmant anesthésique, car j’ai immédiatement plongé dans un lourd sommeil… pour me réveiller quelques minutes plus tard, solidement sanglé sur un siège… j’étais dans un patrouilleur aérien des forces de sécurité, et la ville dévastée défilait sous mes pieds.

-" Doc, il se réveille…
- Ne bougez pas, oui, restez calme… vous êtes en sécurité."

Un homme me regardait dans les yeux, il passa le reste du vol à m’ausculter, il était visiblement soucieux de mon cas, mais quoi de plus normal pour un médecin ? J’avais encore un peu de mal à parler, je ne sentais pas mes lèvres ni mes joues qui étaient complètements endormies, mais j’ai quand même réussi à bafouiller un « Ou m’emmenez-vous ? » Ce que je venais de bégayer devait paraître drôle pour l'un des soldat qui explosa de rire en piaffant qu’on allait au terminal, comme si cela paraissait évident… L’énorme structure de métal et de béton apparaissait à l’horizon, illuminée par des centaines de puissants projecteurs dans la nuit noire… l’énorme Mass Driver se dressait au milieu de cet assemblage complexe, pointant vers le ciel… un éclair de lumière jaillit et une navette fut projetée par le gigantesque accélérateur magnétique vers l’espace… l’évacuation battait son plein. Je n’imaginais pas l’ampleur de la pandémie qui avait ravagée toute la planète, jamais je n’aurais pensé une seule seconde que la Terre était condamnée, même quand j’ai vu tous ces gens qui s’agglutinaient contre les grilles renforcées entourant le terminal… j’ai vu des têtes se tourner vers moi, observant notre patrouilleur passer au dessus des grilles, des regards haineux, d’autres suppliants… je n’oublierai jamais ces regards, tous ces gens…

Chapitre 4 : Ténèbres

C’était la première fois que j’expérimentais l’apesanteur, j’en ressens encore les effets sur mon estomac fragile… le décollage en navette au travers d’un Mass Driver est vraiment une expérience traumatisante, le choc de l’accélération est si puissant qu’il vide l’air de vos poumons et que vous expérimentez une sorte de strangulation prolongée durant les quelques minutes nécessaire à l’engin pour se délivrer de l’attraction terrestre, mais une fois en apesanteur, c’est magique… vous volez !

Mais je n’avais pas le cœur à rire, ni à jouer… au travers des hublots, on pouvait voir l’aube naissante à l’horizon terrestre… et dans la nuit noire en dessous de nous, des flashs brillants et répétitifs qui témoignaient de la violence des combats… je revoyais encore ces visages tournés vers moi…

Puis l’apocalypse s’est déchainée, plusieurs détonations aveuglantes sont apparues dans le ciel terrestre, et j’ai pu contempler dans l’horreur la plus totale, les champignons thermonucléaires qui grandissaient les uns après les autres… j'appris par la suite que ce grand génocide fut nommé comme étant la Grande Purge, que des tribunaux furent constitués et plusieurs dignitaires condamnés à la peine de mort pour crime contre l’humanité… mais sur le coups, et en y réfléchissant bien, quelles options avaient-ils ?

La navette pivotait doucement sur son axe, et la vue dantesque fut bientôt hors de portée… et quelque chose d’autre apparu, une immense structure en orbite, illuminée dans la lumière du soleil, plus on approchait, plus l’on distinguait les contours et les détails de cette chose… c’était un immense vaisseau.

- "Nous approchons du vaisseau de colonisation, veuillez regagner vos sièges et attendre les prochaines instructions, merci."

Un vaisseau de colonisation… le gouvernement ne nous avait rien dit, l’existence d’un tel programme spatial et de cette ampleur était demeuré un secret jalousement gardé, les questions se bousculaient dans ma tête, et mes collègues devaient s’en poser également car un murmure circula parmi les passagers… et nous attendions tous des réponses… qui vinrent sous la forme d’un documentaire vidéo : la terre était condamnée, mais pour ne pas affoler les populations, ce fait était resté caché à la population. Pendant que l’armée combattait et retenait vaillamment la pandémie, le gouvernement construisait un immense vaisseau de colonisation, dernier salut de l’humanité. Mais les places étaient limitées, et une sélection fut instaurée, seuls les membres les plus prometteurs furent sélectionnés incognito.

C’était injuste, je ne valais pas mieux qu’un autre, vraiment pas… je n’étais qu’un simple être humain, ma dignité humaine me poussait à hurler l’horreur de la situation, que je me serais aisément sacrifié pour laisser ma place à quelqu’un d’autre… mais cela aurait été mentir, car au fond de moi je remerciais le seigneur de m’avoir épargné les tourments de la lente agonie qui attendaient les survivants au sol… j’avais échappé à cette mort douloureuse, mais pour quelle vie ?

Chapitre 5 : Sommeil

-" Veuillez garder les bras le long du corps s’il vous plait, cela ne durera que quelques instants…"

Facile à dire, cette fichue voix synthétique m’ordonnait de rester tranquille alors que j’étais sanglé dans un tube de verre blindé, en apesanteur, et qui se remplissait doucement de vapeurs glacées…
On nous avais expliqué dans l’atrium que le voyage vers notre nouveau monde prendrait plusieurs années, et que pour des contraintes techniques et énergétiques, nous devions être placés en sommeil cryogénique durant la totalité du voyage, et qu’à notre réveil, nous pourrions éprouver des vertiges, des pertes de mémoires ou de repères passager.

Rien de bien rassurant… surtout que j’étais légèrement claustrophobe… oh bien sur, rien d’aussi spectaculaire que les crises d’angoisses dignes des pires films hollywoodiens, non, mais suffisamment pour me sentir vraiment mal à l’aise en espace confiné… et passer plusieurs années dans ce tube de 2m de haut me donnait des sueurs froides… littéralement. L’apesanteur n’arrangeait en rien la chose, malgré les sangles et les câbles nano-optiques qui circulaient partout autour de moi, je flottais un peu au grès de mes gestes saccadés et erratiques, je pouvais observer la centaine d’autres personne qui attendaient dans leurs propres tubes autour de moi.

Le compartiment cryogénique dans lequel j’étais affecté était d’une architecture somme toute très simpliste, cylindrique, aux parois recouvertes de caissons horizontaux, une scène digne d’un film de science-fiction… sauf que c’était réel, et que je vivais le film aux premières loges… j’avais vraiment les tripes en vrac, je crois que c’était la peur… comment encore avoir peur de choses si futiles après avoir vécu la pandémie ? Je me le demande encore…

Mais tout s’est finalement très bien passé, le sommeil est venu comme par magie, mais aussi les cauchemars… d’horribles cauchemars… je revoyais ces gens, je sentais mes chairs être dévorées par les infectés… et puis les ténèbres omniprésentes de la mort autour de moi… un monde peuplé d’ombres, et cette douleur omnisciente avec pour seul désir final, la mort… la mort…

Chapitre 6 : Détention

Je revoyais ces visages sans cesse, ils hurlaient, ils me faisaient si mal en moi… puis ils se sont estompés doucement, une lumière blanche est apparue, incertaine, vague… elle m’a illuminée… puis la douleur et le brusque retour à la réalité, j’avais du mal à respirer, l’air était glacial, il me brulait la gorge à chaque inspiration… j’ai mis quelques minutes à comprendre que la lumière qui m’avait réveillé n’était que le clignotement d’une petite diode de veille… hormis cela, il faisait complètement noir, du givre recouvrait les parois de mon tube, j’ai vraiment eu peur de rester coincer là… oui, j’étais persuadé que je m’étais réveillé trop tôt, et que j’allais mourir dans d’atroces souffrances, dans mon tube, j'hurlais autant que je le pouvais, mais le verre blindé ne laissait passer aucun son.

Des heures ? Des jours ? Ou seulement quelques minutes ? Je ne sais pas, j’avais perdu la notion du temps, mais le tube à finalement bien voulu s’ouvrir, les parois ont coulissé et les sangles se sont déliées, les boucles se désengageant. J’étais libre ! Et dans une position délicate… j’ai remarqué juste à temps que la gravité était revenue, ce qui n’était pas sensé arriver dans l’espace… le vaisseau s’était-il crashé ? Oui, ça en avait tout l’air…
Mes muscles ne semblaient pas m’obéir, j’étais si faible... mes membres étaient ankylosés après leur longue période d’inaction, mais après quelques mouvements j’ai de nouveau sentis l’agréable sensation du toucher… agréable ? Non, j’avais mal, je souffrais le martyr, sans exagération aucune, mais malgré la douleur j’ai réussi à me laisser glisser, de tubes en tubes jusqu’au sol du compartiment.

De nombreux caissons étaient ouverts, et l’atmosphère sentait le renfermé... rien d’étonnant après un voyage de plusieurs années, j’ai eu du mal à marcher sur les deux pieds, j’avais complètement perdu le sens de l’équilibre, mais c’est doucement revenu, un peu comme le vélo, ça ne s’oublie pas. J’ai tâtonné la paroi jusqu’à trouver la poignée circulaire de l’écoutille d’accès, mais en l’actionnant rien ne se produisit… j’ai réessayé, encore et encore mais toujours rien… j’avais juste agrandis le périmètre de ma prison en m’échappant de mon cercueil cryogénique…

Chapitre 7 : Tempus Fugit

Tout était silencieux, seul le souffle de ma respiration rompait régulièrement cette ambiance mortuaire, et l’air était glacial... mes phalanges me faisaient mal, j’avais frappé comme un forcené l’écoutille blindée, sans résultat... pourtant j’entendais des bruits étranges, le grincement du métal se dilatant, et d’étranges murmures portés en échos...

Il fallait que je sorte de là, par tous les moyens ! J’ai tâtonné à l’aveuglette les parois circulaires, elles étaient rigoureusement lisses hormis l’écoutille qui refusait de s’ouvrir. J’ai commencé à paniquer sur le coup, j’ai retraversé la pièce sans longer les parois... et j’ai heurté quelque chose au niveau de l’abdomen, ça m’a coupé le souffle dans mon élan et je me suis écroulé au sol en gémissant. Je me suis relevé péniblement et j’ai fait glisser mes doigts autour du dit objet, il était en métal, froid, comme rectangulaire, et puis j’ai sentis des rainures, comme des gravures incrustées dans des pièces de métal, et à ma grande surprise ces pièces s’éclairèrent à mon contact ! Des diodes s’allumèrent en dessous des touches en verre, et un clavier semi-tactile apparu, un écran de verre transparent s’éclaira en faisant défiler à une vitesse vertigineuse des colonnes de chiffres et de lettres incompréhensibles, avant de s’arrêter brusquement et d’afficher un unique logo, celui du gouvernement unifié terrestre.

La luminosité du terminal était suffisante pour éclairer un peu la pièce circulaire, les caissons cryogéniques placés horizontalement et en cercles superposés commençaient à environ 2m du sol, et se répétaient vers le plafond qui était invisible dans les ténèbres...
Il y avait aussi des objets dispersés au sol, une lampe torche à l’ampoule cassée, des feuilles aux inscriptions effacées avec le temps...

Le temps, combien de temps avais-je dormi ? J’ai pressé une touche au hasard et le terminal bascula la vue du logo principal pour afficher des informations systèmes ainsi qu’un menu assez dépouillé... les différentes jauges étaient annotées de noms techniques que je ne comprenait pas, à l'exception de "l'énergie", le réacteur du vaisseau fonctionnait, mais pour une raison inconnue, les secteurs cryogéniques en étaient déconnectés et fonctionnaient sur leurs batteries, ce qui expliquait que la pièce était relativement sombre et froide, mais il fallait que je sorte de là, sans vivres et eau j'étais condamné à brève échéance...

J'avais peut-être une chance en fouillant le terminal, en pressant la touche du menu une sorte de registre est apparu, des fiches avec des photos de personnes, probablement les personnes qui avaient été cryogénisées, énormément de dossiers étaient grisés et une petite icône rouge signalaient qu’ils étaient décédés... j’ai compris par la suite que le système avait volontairement arrêté le sommeil de certains passagers pour préserver un maximum d’autres le plus longtemps possible, et c’était à mon tour d’être sacrifié...

Chapitre 8 : Délivrance

Il n’y avait rien à faire sinon se résigner... il n’y avait aucune issue. J'ai contemplé d’un regard vide le terminal qui faisait défiler la longue liste de morts.
La faim me tiraillait le ventre, une douleur lancinante qui commençait tout juste à s’estomper... ou peut-être m’y habituais-je ? La soif était pour sa part toujours omniprésente, je n’osais plus bouger mes lèvres tellement elles étaient sèches, ma gorge me faisait mal, chaque inspiration de cet air si froid et sec me rappait de l’intérieur comme du papier de verre. Les heures se sont écoulées, j’étais si faible... le simple fait de relever la tête me donnait des vertiges, ma vue s’obscurcissait doucement mais implacablement, jusqu’à ce que je m’abandonne aux ténèbres si accueillantes...

Je m’étais toujours demandé ce que l’on pouvait ressentir au moment de sa propre mort, et cette question éternelle, qu’est-ce qui se trouve de l’autre côté ? Et bien pour ma part, j’ai été sidéré de voir que l’autre côté était le visage d’un homme penché sur moi... position fichtrement ambiguë, par pur réflexe j’ai voulu m’écarter en le poussant, mais mes bras étaient sanglés... j’étais allongé et attaché sur un lit d’hôpital !

- "Il se réveille ! Docteur, venez vite !"

Je ne comprenais pas, ce type portait une tenue assez spéciale, certes blanche mais des jointures en métal semblaient y prendre forme. Un logo rouge était visible sur son épaule... et le même logo était présent sur le mur en face, avec un nom inscrit juste en dessous ; « C.M Reeves » Il brandit une petite lampe de poche sur mes yeux et j’ai détourné le regard...j’ai aussi essayé de parler mais ma bouche était fortement anesthésiée, décidément c’était une manie pour ces médecins de m’endormir...

- "Qu’est-ce que je fais ici ? Qui êtes-vous..."
- "De quoi vous rappelez-vous monsieur ?"

Mes derniers souvenirs étaient flous... mais cohérents, du moins pour un cauchemar, je lui ai raconté mon récit, il me délia les bras et m’interrompis pour poser l’une ou l’autre question... mais j’avais moi aussi des questions, et j’exigeai des réponses...

Chapitre 9 : New Hope

-" Vous êtes en sécurité ici, ne vous en faites pas... restez calme..."
-" Où sont les autres cryogénisés ? Où suis-je ?"
-" Et bien, vous êtes au centre médical Reeves, à New Hope. Vous avez été retrouvés dans les fondations, par une équipe de maintenance... vous avez eu de la chance, en général plus personne ne descend aussi profond, vous auriez pu rester là pendant des années qu’on ne vous aurait toujours pas retrouvé."
- "New Hope ? Je ne comprends pas..."
- "Vous êtes quelqu’un d’inhabituel, vous ne possédez pas d’implant identitaire, et aucune trace de chirurgie d’extraction... Dites moi qui vous êtes."
- "Je suis..."

J’avais beau tenter de me souvenir... je ne m’en souvenais pas, et au fur et à mesure de l’interrogatoire, j’ai découvert des pans entiers de ma mémoire qui s’étaient effacés... seul demeurait les derniers instants précédents mon long sommeil...
Des détails me revinrent plus tard, sans prévenir et à n’importe quel moment de la journée, tel un rêve je revivais une scène spécifique, mon premier diner au restaurant quand j’avais 12 ans, mes parents étaient là... mais leurs visages demeuraient flous. Une fête dans un bar, je ne reconnaissais personne, et encore moins la fille qui m’avait embrassé ce jour là... c’était déstabilisant, comme si je revivais la vie d'un étranger.

-" New Hope est la nouvelle capitale de l’Union depuis le grand cataclysme qui a frappé la Terre... mais d’où venez-vous exactement ?"

Je n’ai pas eu le loisir de préciser... des hommes ont fait irruption dans la pièce, ils portaient tous une armure noire frappée du même logo et une arme d’un modèle que je n’avais jamais vu, le médecin essaya de protester, mais les hommes l’ont simplement bousculé, ils se sont jetés sur moi, m’ont ligoté... j’ai bien cru qu’ils allaient m’anesthésier une nouvelle fois... jamais deux sans trois disait-on... mais ils n’en firent rien, une fois immobilisé, ils ont fait sortir de force le médecin et un homme en costume noir et cravate blanche est entré, il s’est posté devant moi en me jetant un regard intéressé.

Chapitre 10 : Révélations

-" Levez-le."

Et c’est sans ménagement qu’ils m’ont retenu sous les aisselles, m’obligeant à me lever devant cet homme... il transpirait des sentiments contradictoires, la crainte mêlée à la haine... ou la colère, il avait du ressentis envers moi... et il se méfiait de moi, c’était visible comme de l’eau de roche. Quand on travaille... quand on a travaillé dans une entreprise qui procède à des licenciements réguliers, on apprend à se méfier de tous, et à décortiquer les émotions humaines.

-" Êtes-vous membre du personnel civil cryogénisé sur le premier vaisseau de colonisation ?" répondez à la question.

Inutile de mentir, de toutes façons je n’avais pas vraiment le choix...

-" Oui..."
-" Que savez vous exactement de ce qu’il s’est passé ces 50 dernières années ?"
- "J’ai passé un laps de temps inconnu en cryogénie... à mon réveil, un personnel d’accueil devait être présent, où est-il ? Pourquoi suis-je ligoté, suis en état d’arrestation ? Pourquoi ?"
-" Vous posez trop de questions que vous ne fournissez des réponses... lorsque vous êtes arrivés aux urgences ici même, votre ADN a été prélevé pour vous identifier, la routine... vous n’imaginez pas le bordel que vous nous avez causer quand la sureté a appris que vous ne figuriez nulle part sur les registres... nous avons approfondis les recherches, jusqu’aux strates les plus basses du système... et c’est avec une surprise non dissimulée que vous figuriez sur le registre des passagers de la première mission coloniale... la fondation de New Hope."
- "Vous voulez dire que j’ai passé 50 ans dans ce truc ?"
- "Savourez l’ironie, un voyage de 5 ans qui se transforme en 50 ans... voir plus, nos archives ne remontent pas au delà de la fondation, vous avez peut-être passer bien plus de temps en sommeil... Toujours est-il que vous représentez une faille de sécurité majeure, vous êtes peut-être porteur..."
- "De quoi ? Mais de quoi parlez-vous bon sang !"
- "Mais de la grande pandémie... nos ancêtres ont fait de leur mieux, cela va sans dire... mais si ils avaient eu le temps d’étudier de plus prés la pandémie, ils auraient remarqués 2 types de cas... les infectés, troubles mentaux sévères, dégénérescence massive, cannibalisme et régression aux pulsions de base... et les porteurs, immunisés à ces symptômes aigus... mais terriblement contagieux et condamnés de toute façon... mais rassurez-vous, nous n’avons pas décelé d’activité virale significative chez vous..."

Chapitre 11 : Démons intérieurs

- "Néanmoins, vous comprendrez que je ne peux pas vous laisser déambuler à loisir ici... Je ne sais pas quoi faire de vous..."

Il continuait à me parler, mais je ne l’écoutait déjà plus... c’était dur d’assimiler tout ça en si peu de temps, ces morts, ce que j’avais moi-même vécu... et j’étais toujours vivant, oui en ce moment j’aurai préféré être mort... Et je l’ai désiré encore plus quand j’ai entendu cette petite voix sournoise dans ma tête.

« Tu n’es plus seul... Rejoins-nous ! »

- "Vous avez dit quelque chose ?"
- "Mais vous m’écoutez, oui ? Restez concentré, je vous disais donc que la seule solution serait..."

« Ta souffrance n’est qu’illusion, libère toi ! »

Ces murmures qui vrillaient mon esprit à chaque mot, chaque lettre gravant dans mon âme déjà meurtrie... J’ai craqué. En quelques secondes j’ai relâché l’angoisse, la peur, la terreur même, et la colère, la haine... tout ce que j’avais gardé pour moi, mon corps tout entier n’était plus que douleur, mes muscles devaient être tendus à l’extrême car je me suis jeté sur l’homme au costume sans qu’il n’esquisse un geste... et là tout s’est figé, une vive douleur s’est emparée de moi, vrillant mes reins... l’un des soldat m’avait électrocuté avec une sorte de bâton énergétique...

-" Du calme... du calme... nous ne vous voulons aucun mal."
- "Vous-vous... arh... rendez-compte que je suis un citoyen de l’Union ! Vous n’avez pas le droit de..."
- "Nous avons tous les droits. Surtout en ce qui concerne la sécurité de New Hope... vous êtes issus de la première génération, vous allez nous servir précieusement..."

« N’écoute pas les mensonges sournois... le salut est à ta portée... »

- "Et... je vous servirai à quoi au juste ? Votre jouet masochiste ?"
-" Oh non... sujet d’expérimentation, et de première qualité en plus... Allez, embarquez-le !"

Les soldats me menottèrent les mains derrière le dos puis me trainèrent hors de la pièce, le couloir était bondé de monde, des malades qui se tordaient de douleurs sur leurs lits, des enfants qui pleuraient, des gens qui hurlaient... le soldat qui était devant moi n’arrêtait pas d’ hurler des « Circulez ! » ou des « Dégagez, sécurité interne ! » Et ça marchait plutôt bien, à leur vue, les gens s’éloignaient et s’éparpillaient, ceux qui ne savaient pas bouger se contentaient de se coller contre les murs, en se faisant tout petits... on lisait la peur sur leurs yeux... On est finalement arrivé au bout du couloir, là ils m’ont pratiquement jeté comme un sac au milieu du monte-charge dont les portes s’ouvraient tout juste, les gens effarés me regardèrent à leurs pieds... avant de se faire prier de sortir de l’ascenseur assez fermement par les soldats.

« Tu dois agir, maintenant... laisse moi te guider... »

La voix se faisait de plus en plus insistante, et la douleur dans mon crâne explosa une nouvelle fois, encore plus fort... je me pris les tempes à deux mains, avant de me rendre compte qu’elles étaient immobilisées... les soldats me jetaient des coups d’œil nerveux, et furent surpris de me voir me frapper la tête contre le sol en gémissant...

-"ARH !"

Puis le noir complet... je sentais que quelque chose n’allait pas, une personne sensée n’entendait pas de voix dans sa tête, et j’avais la désagréable sensation d’être dans le corps d’un étranger... ou qu’il y avait un étranger dans ma tête...

Chapitre 12 : Aide inattendue

A mon nouveau réveil j’étais dans une pièce sombre et froide, un puissant éclairage m’aveugla directement les yeux, j’étais sanglé sur une sorte de lit médical, ou une chaise... une sorte d’hybride des deux, mes mains, mes bras, mes jambes, ma taille et ma tête étaient immobilisées par des sangles métalliques.

-"Ah, la belle au bois dormant se réveille enfin... Sujet NATA51, permettez moi de me présenter, docteur Frank Stern, et je vous assure que je saurais me montrer particulièrement délicat et attentionné sur vous, sujet de première génération..."

Je n’arrivais pas à parler, ma mâchoire était maintenue ouverte par des pinces métalliques, et des bras robotisés placèrent une sorte de cercle ovale autour de mes yeux pour m’empêcher de fermer les paupières.

-"Ne vous inquiétez pas... vous ne souffrirez pas... du moins, pas inutilement..."

Et il éclata d’un rire dément, mon dieu... mais qu’est-ce que je foutais ici, bon sang... je commençait vraiment à craquer... ce pervers sadique s’amusait avec moi, il allait me tripoter les entrailles ou que sais-je...

-"Début de l’expérience 1 sur Sujet NATA51, test de réponse d’auto régénération spontanée face à une blessure légère."

J’entendis qu’il pianotait sur un clavier non loin, mais impossible de tourner la tête, j’avais le regard rivé sur les spots lumineux du plafond... mais le bruit strident d’une disqueuse m’avertit que « l’expérience » n’allait pas être des plus engageante... j’ai forcé sur mes mains, mais pieds, n’importe quoi, mais impossible de me libérer, impossible de bouger... j’ai vu le bras mécanique armé de la lame tranchante passer devant mes yeux et descendre le long de mon corps... jusqu’à le toucher. Oui, je l’ai senti, et j’ai bien cru mourir sous la douleur, j’ai contracté ma mâchoire tellement fort... mais la douleur fut brève... puis le bruit strident s’éteignit.

-"Oh, intéressant... pas de régénération... Bon, je crois que le virus est latant chez vo..."
-"Excusez-moi de vous déranger docteur, mais le commissaire Russel est ici."
-"Oh ! Renvoyez-le, dites-lui que je suis fort occupé..."
-"Il est venu avec un mandat de perquisition légal..."
-"RAH ! Bon, j’arrive..."

J’entendis des bruits de pas s’éloigner... mais l’assistant était resté dans la pièce, il se pencha au dessus de moi et me murmura ;

-"Du calme, je vais vous libérer, je suis ici pour vous sauver..."

Il m’a effectivement libéré de mes entraves, j’ai bondi hors de ce lit de torture, mais il m’a retenu par le bras.

-"Attendez... vous... Vous êtes porteur ! Vous ne saignez plus !"
-"Que ... quoi ?"

La blessure que ce fou psychopathe m’avait infligée s’était effectivement guérie sans que je ne m’en rende compte... c’était à n’y rien comprendre, seule les traces de sang séché sur le sol et ma chemise déchirée en attestait la réalité...

-"Soit, nous devons nous hâter, il faut que vous quittiez New Hope."
-"Attendez, pourquoi faites-vous cela ? Nous ne nous connaissons pas..."
-"Je travaille pour la résistance humaine... les « purs » traitent les immunisés au virus comme du bétail à expérimentation, vous devez rejoindre la Terre, allez au Spatioport, vite ! Par ici !"

Des bruits de pas revenaient, le docteur fou allait revenir d’un instant à l’autre, l’assistant ouvrit la porte opposée, elle donnait sur un couloir sombre et mal éclairé... il me fit un dernier signe d’adieu puis referma la porte métallique derrière-lui... et j’avançais en courant dans le boyau, j’entendais les bruits familiers de la ville, les klaxons et le brouhaha de la circulation non loin, je m’approchais vraisemblablement d’une rue ou je pourrais trouver un moyen de me rendre au Spatioport, mais une fois arrivé ma surprise fut de taille... je me trouvais sur le bord d’un précipice vertigineux, au flanc d’un gigantesque édifice... des véhicules antigrav virevoltaient dans les airs, j’étais tombé en pleine Science Fiction ! Et j’étais coincé...

Chapitre 13 : Course poursuite

Pourtant je reconnu un taxi quand il se présenta à moi, les indémodables coloris à damiers noirs et jaune, au moins cela m’était familier, le véhicule s’approcha en ralentissant puis s’accosta sur le rebord, je reconnu immédiatement mon sauveur assis à l’arrière, il m’invita à monter... Je me méfiais de lui, mais avais-je le choix ?

-"Comment vous avez fait pour expliquer ma fuite ?"
-"Je n’ai rien expliqué... je me suis aussi enfui en douce, ce bon vieux docteur ne risque pas d’appeler la police régulière, ça non... mais c’est des forces de sécurité intérieure dont je m’inquiète..."

Il était inutile d’ajouter quelque chose... et je n’avais pas envie de discuter, j’avais pourtant mille et une question à poser, mais je me remettait seulement du choc, j’avais vraiment eu la poisse ces dernières heures... années... qu’en savais-je, j’étais le dernier représentant de mon époque de toute manière...

Le taxi glissait sans aucun bruit dans les airs, et j’admirai le paysage urbain, le ciel étoilé, et partout autour de nous des structures industrielles, urbaines, résidentielles qui étaient proprement gigantesques... mais à mesure que nous-nous rapprochions du Spatioport, je remarquai un détail qui clochait... je voyais l’espace, une immense coupole vitrée s’étirait au dessus de moi, j’étais sur une ville spatiale... et l’Astroport était un bâtiment gigantesque sur le flanc de la coupole, facilement reconnaissable par ses quais et ses vaisseaux.

-"Nous arrivons, il va..."

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’un puissant projecteur nous éclaira de derrière et qu’une voix calme et grave hurlait au mégaphone de nous arrêter immédiatement.

-"Chauffeur, continuez ! Je vous offre 20K Creds si vous les semez !"
-"Euh... Et bi..."
-"40K Creds !"

Ce dernier ne se fit pas prier, la somme proposée par l’assistant devait être conséquente car le chauffeur de taxi conduisit comme un acharné, il mit plein les gaz et le véhicule plongea vers le sol avant de se redresser au dernier moment et de s’engouffrer entre les canalisations, en direction de l’Astroport...

-"Ils nous prennent en chasse... et ils n’ont pas l’air contents vos amis..."

En effet, des trainées de balles sifflaient au dessus du taxi, mais le conducteur connaissait son job, il les esquivait à chaque fois au détour d’une canalisation, au coin d’une intersection d’un immeuble, il exploitait la moindre couverture... mais devant l’Astroport s’étendait une vaste zone sans protections, la zone de transit était parfaitement plane, seulement occupée par les vaisseaux, et les véhicules de New Hope...

-"Accrochez-vous, ça va sec..."

Le taxi trembla puis partit en vrille vers le tarmac devant le Spatioport, l’un des véhicules de la sécurité devait nous avoir finalement touché... le conducteur tenta de redresser, sans succès... ce n’est qu’au dernier moment qu’il réussit l’impossible et que le véhicule se redressa pour cogner du bas de caisse contre le sol, avant de repartir de plus belle droit sur le terminal vitré... on entendait les sirènes des véhicules nous poursuivant juste derrière-nous, le Taxi filait droit contre la grande façade vitrée qu’il fini par percuter de plein fouet, envoyant des éclats de vitres dans tout le terminal, les gens qui y étaient présents s’enfuirent à toutes jambes devant le taxi fou qui s’immobilisa, inerte, contre les caisses d’enregistrement.

-"Fin du voyage... Wouhouh ! C’était super ! Bon... et mes Cr..."

L’assistant cogna le crâne de notre chauffeur avec une antique matraque en caoutchouc, un accessoire certes archaïque mais qui s’avérait utile dans ce cas précis...

-"Vite ! J’ai soudoyé le capitaine d’un cargo de contrebande, il va vous larguer en passant dans l’orbite Terrestre, remettez-lui le bonjour de ma part !"
-"Vous ne venez pas avec moi ? Ils vont vous attraper !"
-"Je sais... mais respirer l’air terrien serait mortel pour moi... je suis un homme condamné. Dépêchez-vous ! Je vais tenter de les occuper ici le plus longtemps possible."

Il m’indiqua du bras la direction à suivre... facile, c’était un cargo tout miteux qui trainait à la baie d’embarquement de l’autre côté des caisses d’enregistrement, les forces de sécurité pénétraient déjà dans le terminal j’entendais les ordres claquer et les balles siffler... quelques mètres à parcourir et je serais libre !

Chapitre 14 : Dernier voyage

Je ne comprenais pas ce qui avait motivé ce jeune homme... des remords ? La fierté de défendre jusqu’au bout ses idées ? L’honorable sacrifice pour sa fameuse « résistance » ?
Je ne sais pas... ce qui est certain, c’est qu’il s’est battu comme un lion, il a tenu en respect une trentaine de soldats, avec un simple pistolet... l’équipage du cargo m’attendait près de l’entrée du sas, ils me couvraient avec des mitrailleuses portatives... impressionnant arsenal, mais l’armée débarqua ensuite, avec leurs chars antigrav que je reconnu vaguement, ils avaient évolués, mais globalement, il avait conservé sa tourelle et son canon.

-"Vient mon gars, allez on se replie !"

Et le sas s’est refermé derrière moi, le cargo était petit, et dans un état déplorable, de la rouille tachetait la coque, et du liquide de refroidissement suintait de plusieurs conduits, ils m' harnachèrent dans un siège et firent de même, j’étais juste derrière le co-pilote, avec une vue imprenable sur le cockpit et la baie d’observation... et ce que j’y vis n’étais pas de bonne augure, des vaisseaux plus petits, ressemblants à des chasseurs approchaient à grande vitesse, et à en juger par l’arsenal qu’ils transportaient, ce n’était pas pour faire une visite de courtoisie...

-"3 chasseurs Valkiria à 9h, approche rapide !"
-"Décolle, poussée des réacteurs 90 cycles, et préchauffage du moteur Warp, Allez bébé !"

Le cargo s’ébroua lentement, trop à mon goût, les chasseurs ne feraient qu’une bouchée de la mince coque du vaisseau... et ils mourraient tous dans le vide spatial... mais le cargo accéléra finalement, commençant à distancer les chasseurs.

-"Ah ! Largage de deux grenouilles, elles nous ont lock ! Faut faire le saut Warp !"
-"Pas encore... juste une seconde..."
-"On a pas le choix !"
-"Saute !"

Et le pilote écrasa un gros bouton rouge sur son tableau de commande, le vaisseau sembla se rétrécir de plus en plus, j’avais soudainement de fortes nausées et une envie dingue de remettre mon semblant de repas ingurgité par intraveineuse... puis une vive lumière blanche, et tout était revenu à la normal, plus de chasseurs, plus de missiles derrières nous, seulement l’horizon terrestre, son ciel bleu, mais avec moins d’étendue d’eau, la géographie avait complètement changé depuis mes souvenirs, je distinguait encore l’Amérique du nord et le continent Européen, mais l’Asie et l’Afrique avait complètements changés, le niveau des eaux avait drastiquement baissé, et même la verdure équatoriale semblait plus... terne...

-"Bon... il est temps de larguer notre colis..."
-"Euh... vous parlez de moi ?"

Ils ne prirent pas la peine de me répondre, encore une fois je me laissais faire... ils m’empoignèrent et me placèrent dans un container qu’ils scellèrent au-dessus ma tête... je pressentait très mal la suite des évènements...

« Et avec raison... »

La petite voix s’était abstenue de commentaires jusqu’ici, se contentant de suivre en spectateur le périple à la survie que j’effectuais, des bruits étranges retentirent, celui du métal raclant le métal, puis un boucan incroyable et le silence... je flottais en apesanteur sans gravité artificielle... je n’étais plus à bord du cargo ! Je refusais de mourir dans une boite abandonnée en orbite terrestre, je ne voulais pas mourir d’une si lente agonie... une explosion retentit toute proche, longue et continue, je sentis le container bouger, accélérer... et la chaleur aussi, certaines zones du container viraient au rouge... la température montait très vite, je n’allais quand même pas mourir cuit comme un poulet dans un four ? L’analogie me fit sourire, surtout qu’elle n’était pas loin de la vérité...

Épilogue

Ils sont revenus presque un mois plus tard, pendant que nous creusions pour agrandir le fossé autour de la ville, les fêlés de l’inquisition sont aussitôt sortis avec leurs totems et autres signes sensés éloigner les démons… mais cette fois, les nouveaux venus ne se sont pas contentés de nous observer, ils sont sortis de leur cocon de fer, c’est sûr que les inquisiteurs n’en menaient pas large… ils avaient beau accueillir nos « sauveurs » et se proclamer leur voix sur terre, je savais qu’ils crevaient de peur au fond d’eux-mêmes.

Ils portaient une étrange armure, bien plus lourde et imposante que celles forgées pour les gardiens… je me demandais à ce moment là comment ils faisaient ?
Je crois que maintenant ça n’a plus trop d’importance, car ils vont bientôt me libérer de cette vie de souffrance… le haut inquisiteur a été le premier à en bénéficier, en une fraction de seconde il était mort, le crâne explosé… je vois encore son œil droit pendre mollement sur sa joue, puis ça a été la panique, tous le monde a couru dans tous les sens… les imbéciles, c’était inutile…

Ils voyaient à travers les murs, ils n’avaient même pas besoin d’être face à leur proie pour l’abattre, il se tournaient simplement dans leur direction, pointaient leur étrange rayon lumineux rouge sang et quelques secondes plus tard les feux de l’enfer frappaient la zone…

J’ai couru jusqu’à ma maison, et je me suis barricadé… chose futile, chose futile je le sais… j’entends le chuintement de leurs mouvements, ils se rapprochent… j’entends les cris d’agonie de mes concitoyens… c’est la délivrance ultime, tout est fini, je vais enfin quitter cette vie… ils sont juste derrière la porte, ce sont probablement les dernières lignes que je peux retranscrire ici…
Je ne comprend pas, ils ont enfoncés la porte, ils ont pointé leur rayon sur moi… mais rien ne s’est produit, je…

-" Ah merde, la sécurité, j’avais oublié de l’enlever… "
Revenir en haut Aller en bas
 
rp concours de poussinet
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
POWERTEAM :: La plaine de jeux :: VOS RP-
Sauter vers: