rp destiny tino

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Le portail du camp s'entrouvre,
libérant un traîneau éreinté tiré par deux Golboks aux gueules entravées par des brides multicolores.
Cet ensemble minable fend la boue en soulevant des masses difformes autour de lui.
Je me moque des ricanements que je suscite, seule ma destination n'importe et
tous les moyens qui me permettent d'atteindre mon but sont bons à prendre.

Déjà, mon équipage dépasse les limites de la ville,
laissant loin derrière moi ce ramassis d'êtres venant de lieux reculés et
ayant échoués là pour multiples raisons, dont un bon nombre ne sont pas recommandables.
Il pleut, comme d'habitude sur cette planète infecte,
sans doute la plus humide de l'univers.
Selon les scientifiques, il pleut ici depuis quatre mille ans !
La boue recouvre presque toute la surface,
ce monde n'est que grisaille et puanteur !
Sur Mounra il a plu, il pleut et il pleuvra… Déluge ou ondées,
sous ce traitement le sol a perdu sa fermeté et
seule une technologie adaptée permet d'y vivre et de s'y déplacer.
Mounra est en fait un royaume qui est prospère en ressources de toutes sortes
ce que notre bonne vieille Terre n'en recèle plus !

L'équipage est désormais loin du camp et,
enveloppé dans une cape imperméable,
mon visage offert au vent,
je m'efforce de me repérer dans cette noirceur humide.
Les Golboks, bien que repoussants et dénigrés,
sont des bêtes solides, d'une force peu commune.
Ce qu'ils perdent vu leur poids, en vitesse ,
ils le gagnent en sécurité et longévité.
C'est pour cela que mon choix c'est porté sur eux
plutôt que sur un véhicule motorisé nouvelle génération qui,
vu le longueur de mon voyage,
m'aurait lâché rapidement.

Je dois traverser ce monde de larmes et me rendre au temple de Huigwig,
un mythe pour la majorité des gens,
une utopie mais je sais où il se situe et c'est ma mission.
J'ai été désigné par le grand conseil pour le trouver,
je ne sais pas trop pourquoi ,
j'étais un bon guerrier mais d'autres aussi mais notre empereur m'a demandé personnellement,
moi l'orphelin des anneaux de Braingins,
de parents mi terriens mi saturniens,
trouvé par hasard par un patrouilleur dans cette zone reculée où mes géniteurs,
des scientifiques, étudiaient les anneaux d'une lune.

Par les hublots de mon biwnag , sorte de chariot composite ,
ressemblant un peu à un ancien chariot terrien western du musée de la capitale des pays du Nord.
Je me rappelle ce voyage, récompense pour mes notes aux épreuves de la garde de l'empire,
ma seule visite sur la terre natale,
terre immense, aride , polluée mais avec ses musées immenses,
ses serres et réserves composées d'arbres , fleurs et animaux fantastiques.
Quelle a du être belle jadis quand l'herbe recouvrait la terre desséchée et craquelée,
quand les hommes parcouraient librement son immensité sans masque , sans dômes protecteurs.

La fatigue me gagne ,
depuis des lustres et des lustres me semble-t-il ce voyage à commencer et
parfois, je n'en voit pas la bout.
De monde en monde, de galaxie en galaxie,
j'ai poursuivit cette quête, indice après indice,
témoignage après témoignage,
petit à petit ,
tout m'a conduit ici, sur cette planète oubliée et maudite où seule la déchéance conduit les pas.

— Imbécile ! Triple buse ! Réveille-toi pauvre crétin ! Arrête tes sales bêtes !

Je me réveille en sursaut ,
encore une fois, un grand mystère,
mais ma conscience ou quelque chose comme cela me parle ,
m'a réveillé et juste avant que le précipice devant moi nous engouffre.
D'un claquement je stoppe les animaux qui sagement obéissent d'instinct.
Mais où suis-je ?
Je suis anéantis, je suis perdu !

Ivre de rage, j'enfile un imperméable que je tire de mes affaires,
prenant garde de ne pas être projeté d'un bout à l'autre du compartiment et,
après s'être équipé laborieusement, j'ouvre un sas me permettant de sortir.
Un vent froid et des rafales de pluie s'engouffrèrent dans l'habitacle,
attisant ma colère.
Une fois dehors, je grimpe une petite colline toute proche.
L'exercice est difficile et
les Golboks ne manifestant pas un grand enthousiasme
à la perspective de subir sans bouger les assauts du temps.
Crotté, furieux, je parvint au sommet, pestant contre ma faiblesse.

Muet , aucune pensée , aucun mot ne pourrait décrire ce que je vois !
c'est majestueux, c'est féérique !
Comme si un dôme irréel protégeait ce lieu.
Même de l'espace , il est invisible , je le sais ,
je reconnais les pics alentours et j'ai sondé maintes fois l'endroit et,
aucun rapport ne m'a signalé ce que j'ai sous les yeux.
Un oasis de verdure,
une cascade d'eau fraîche coulant dans un murmure sublime,
je vois des vols d'oiseaux gracieux ,
des licornes étincelantes courir dans les vallons ,
un monde magique au sein d'un monde d'horreur.
Enfin , je vois ce que je pense être ce temple ,
celui que j'ai tant recherché.

Je m'avance lentement,
je marche pas à pas
m'attendant à des pièges ou des rayons mortels d'énergie
mais je passe tranquillement la frontière bien définie du gris et du vert.
On dirait que je fais parti de cet endroit,
il me semble même le reconnaitre,
toujours mon esprit qui fait des siennes ,
mais je sais quel sentier prendre,
quelle pierre contourner,
je sais que à l'est il y a un grand lac ,
comment pourrais-je connaitre tout cela ?
Me voici déjà devant le temple et devant moi les portes s'ouvrent ,
comme par magie et l'obscurité me saisit,
mais je n'ai pas d'appréhension du tout , je me sens en confiance.
Au milieu de la pièce centrale ,
un rayon bleu me stoppe ,
me parle et m'explique.

- << enfant de Huigwig, enfin tu es de retour.
Depuis des cycles , nous les gardiens t'attendions,
notre représentant nous avait dit que tu trouverais,
tu vois ici les restes de notre monde ,
ce que les envahisseurs n'ont pas trouvé car nos anciens ont protégés l'endroit
par des formules magiques.
De par l'univers tu trouveras d'autres descendants ,
ensemble vous reconstruirez notre civilisation,
ensemble grâce à nos connaissances vous rendrez à notre terre sa vigueur et
sa beauté mais avant,
il te faudra combattre,
anéantir les forces obscures qui nous entourent.
Ce combat sera épique , mémorable et il te faudra du courage. >>

Je me rappelle, à cet instant, d'où je viens , qui je suis ,
pour qui je dois donner ma vie s'il faut.
Je vois des images du passé, je vois un monde de joie et de lumière,
de magie et de force.
Et sans hésiter ,
je me dirige vers l'anneau du temps et vais rencontrer cet ennemi que je dois tuer.